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Monographies des villes et villages de France
Des livres de référence d'histoire locale

1085, "GORZE (Histoire de la ville et du pays de)", "Jean-Baptiste Nimsgern", "2002, réimpression de l'ouvrage paru en 1853", "Format 14 X 20. 360 pages", "45e", "", 4, "Les visiteurs de la ville de Gorze peuvent difficilement aujourd'hui mesurer l'importance qu'eut la cité autrefois, même au regard de son patrimoine architectural et des vestiges de l'aqueduc gallo-romain, dont les ruines sont, certes, « éloquentes », mais sans commune mesure avec la réalisation originelle. Pour se faire une idée précise de l'histoire de ces lieux, il convient donc de se rappeler que le pays exista puissamment bien avant l'érection de la cité, grâce (justement) à cette construction de l'aqueduc dans le vallon de Gorze - c'était son point de départ, en raison de l'abondance et de la qualité des sources - à 12 milles de l'antique Divodurum (Metz), où il amenait les eaux. Gorze, à l'époque et jusqu'au VIIIe siècle, n'est pourtant pas citée par les historiens des Gaules, sinon quand on évoque saint Clément, le premier évêque de Metz, qui aurait édifié un oratoire à l'emplacement exact où l'abbaye sera construite, cinq siècles plus tard, par Chronegand (charte du 20 mai 745). Auparavant, Gorze n'était qu'une épaisse forêt où les rois d'Austrasie venaient se livrer au plaisir de la chasse. Tout change avec l'installation de la communauté religieuse, soumise à la règle de saint Benoît, dédiée à saint Pierre, saint Paul et saint Étienne et confirmée par l'assemblée de Compiègne en 756. Devenue l'une des plus célèbres abbayes d'Europe, « objet de la munificence et de la sollicitude » des premiers Carolingiens, elle s'érige en souveraine, possède ses lois et son gouvernement, fait la guerre et rend la justice, envoyant ses ambassadeurs aux puissances et affirmant : « La terre de Gorze, c'est moi. »
Une ville s'est constituée auprès d'elle, de plus en plus florissante au fil des siècles, mais sa prospérité allait être remise en cause en 1441, année au cours de laquelle la cité est prise et à demi réduite en cendres par les troupes de Charles VII. C'est le début d'une ère de sièges et de violences qui va durer deux cents ans et dont Gorze ne se remettra pas. Les progrès de la Réforme feront de la ville la forteresse la plus redoutable du protestantisme dans le pays messin - Guillaume Farel y prêche et y réside - mais les catholiques s'en emparent en 1543 et la même année les Espagnols de la garnison de Thionville l'assiègent et la pillent et elle est ensuite reprise et à nouveau dévastée par les Français et les Lorrains. La désolation règne dans la ville et le château devenu un repaire d'aventuriers est rasé par le duc d'Aumale en 1552. L'abbaye, privée de ses fortifications, vidée de ses moines et en ruine, voit son titre supprimé par le pape Grégoire XIII en 1572 ; un chapitre est constitué, mais le cardinal de Lorraine en est toujours l'abbé commendataire et ses biens restent immenses. Le pays de Gorze ne sera pas davantage épargné au siècle suivant et, des protestants du comte de Luxembourg aux Français irrités par l'inimitié active du duc (Charles IV) de Lorraine, en passant par les Suédois, les Espagnols et les Impériaux, ce n'est qu'une succession de pillages, de massacres et de dévastations (1622-1636). A partir de 1635, la ville est administrée par des mainbourgs, puis par des syndics et par des maires. Dans la dernière partie de son ouvrage, cependant, J.-B. Nimsgern nous rappelle que l'histoire n'est pas seulement une affaire de puissance religieuse et guerrière : il y a aussi le site environnant (la belle vallée de la Gueule ou la Roche-à-Pucelles...), les villages d'Arry, de Chambley, de Corny, de Jussy ou de Lessy, et toutes les « particularités, souvenirs et traditions » du pays de Gorze.
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