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Monographies des villes et villages de France
Des livres de référence d'histoire locale

1275, "ALBERT, jadis et aujourd'hui", "Frédéric Lemaire", "2002, réimpression de l'ouvrage paru en 1937", "Format 14 X 20. 146 pages", "18e", "", 4, "On peut voir aujourd'hui, dans la gare d'Albert, un Potez 36/14 suspendu (version de série majeure, construite en 103 exemplaires), qui a volé pour la dernière fois en 1991. Cet hommage, rendu ainsi à son constructeur Henry Potez, né un siècle plus tôt (1891) et considéré à juste titre, par les Albertins, comme un jalon pour la mémoire, est aussi parfaitement symbolique de cette cité et de son histoire. Cette ville, tant de fois victime, en effet, des exactions guerrières, détruite à 90 % lors de la Première Guerre mondiale, a toujours su resurgir de ses cendres. Huit fois, en plus de 2 000 ans d'existence, elle a failli disparaître de la carte, huit fois elle s'est relevée de ses ruines. Petit village gaulois à l'origine, Enk (puis Encre ou Ancre), qui ne devait être nommé Albert qu'en 1620, fit, pendant les cinq siècles de la pax romana, partie de la Deuxième Belgique. Après cette période de paix et de prospérité, les invasions successives firent régner l'anarchie et la violence, jusqu'au moment où Dagobert remit de l'ordre dans le royaume mérovingien (VIIe siècle), donnant la terre d'Encre aux moines de Saint-Riquier, qui en furent les seigneurs pendant trois siècles, y attirant beaucoup de colons. Un château fut édifié au Xe siècle pour résister aux pirates normands et c'est près de deux cents ans plus tard que la commune d'Encre fut officiellement reconnue (charte de 1178).
Au XIVe siècle, l'industrie et le commerce furent développés dans la cité qui possédait six corporations et trois foires annuelles, mais la guerre de Cent Ans vint compromettre cette situation. Toutefois, c'est surtout au XVIe et au XVIIe siècles que la violence armée allait faire des ravages dans la localité : en 1523, les Anglo-Néerlandais, partisans de Charles Quint, réduisirent la ville à l'état de cendres, en 1553 et 1554, à peine reconstruite, elle fut à nouveau incendiée et ses fortifications furent détruites. Donnée par le très jeune Louis XIII, en 1617, à Albert de Luynes, pour services rendus contre Concini, la cité prit le nom d'Albert en 1620. Pendant la guerre de Trente Ans (suite des conflits religieux), Albert est prise et brûlée en 1636 et 1637, puis en 1653. Au début du XVIIIe siècle, elle est dotée d'un bureau de poste et d'un service de messagerie avec Amiens et en 1753, elle cesse d'être une place forte. La Révolution n'y laisse pas de traces impérissables, mais les Albertins paient leur tribut à l'épopée napoléonienne. Les soldats ennemis occupent la ville en 1815 ; par la suite, rien ne fera obstacle à une évolution industrielle irrésistible, essentiellement tournée vers la métallurgie : la serrurerie Lefebvre est créée en 1835, une fonderie et une chaudronnerie (Toulet) en 1864 et 1865 ; en 1875, ce sont les ateliers agricoles Dhubert, ensuite des chaudronneries et l'usine Rochet qui voient le jour. La guerre de 1914-1918 bouleversera cet état de choses, mais quinze ans plus tard forges, fonderies et ateliers se sont remis à fonctionner, avec, de surcroît, les usines d'aviation installées à Méaulte, l'aérodrome et l'école de pilotage. Souvent ravagée par la guerre, au fil des siècles, vouée au commerce et à l'industrie, la ville d'Albert n'en a pas oublié pour autant sa vocation agricole, le souci d'autrui (hôpital-hospice, bureau de bienfaisance), la vie culturelle, religieuse et administrative, et les Albertins « morts pour la France » si nombreux, ainsi que les victimes civiles.
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