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Monographies des villes et villages de France
Des livres de référence d'histoire locale

724, "SAINT-LYÉ (Histoire des seigneurs et du château de)", "Bernard Lebocey", "2002, réimpression de l'ouvrage paru en 1970", "Format 14 X 20. 226 pages", "22e", "", 4, "Retracer le passé de Saint-Lyé et l'existence des seigneurs qui l'ont possédé était une véritable gageure : il s'agissait, en effet, de combiner harmonieusement le destin de la ville et du château et celui de tous ces prélats troyens qui du XIIe à la fin du XVIIIe siècle, ont régné sur les lieux, mais se sont aussi trouvés aux avant-postes de l'histoire, « hommes d'armes, guerriers conquérants des croisades et philosophes (qui) se succèdent sans toutefois se ressembler ». Bernard Lebocey réussit ce tour de force, même s'il reconnaît que sa démarche l'éloigne parfois de Saint-Lyé, au bénéfice (il est vrai) de personnalités et d'événements hors du commun. C'est ainsi que revivent sous sa plume plus de trente dignitaires de l'Église, en charge de l'évêché de Troyes et du domaine de Saint-Lyé, mais aussi la localité elle-même qui existait au XIe siècle (des éléments architecturaux de l'église en témoignent) et qui s'était (sans doute) constituée autour de l'abbaye de Mantenay, détruite par les soldats saxons de l'empereur Othon en 959. L'évêque de Troyes était seigneur et décimateur de Saint-Lyé, avant que le roi Louis VII ne confirme officiellement la possession de ce fief par les prélats troyens (1177) et nous savons aussi que le château (de Saint-Lyé) existait en 1180 - année de la mort de Mathieu, l'un des premiers seigneurs - puisqu'il est cité dans deux chartes de l'époque, en ces termes : « Apud Sanctum Leonem, in domo episcopali ».
En suivant, dans un brassage historique constant, la destinée jumelée de Saint-Lyé (ville et château) et de ses seigneurs, nous apprenons, par exemple, que l'évêque Haton (1122-1145) fit vendre ses meubles pour en distribuer le prix aux pauvres, que Garnier de Traisnel (1193-1205) libéra les serfs troyens, qu'Hervé (1207-1223) fit construire une nouvelle cathédrale à Troyes, monument de foi gigantesque face aux doctrines hérétiques de l'époque et que Guichard (1298-1314), « une nature brute, ardente et sensuelle » vécut ruiné à la fin de sa vie dans son hôtel de Saint-Lyé, d'intrigue et d'usure. Car l'histoire n'oublie pas notre cité où, le 13 juillet 1315, l'évêque et seigneur des lieux, Jean II d'Auxois, célèbre le mariage du roi de France Louis X, dit le Hutin, et de Clémence de Hongrie, que Jean d'Aubigny y meurt le 6 novembre 1341 et que la guerre de Cent Ans ne l'épargne pas, puisqu'Henri de Poitiers, « l'évêque capitaine », chasse les Anglais de son diocèse en 1358, que Jean VI Braque reçoit à Saint-Lyé le duc de Bourgogne en 1375, que des soldats de Charles VII occupent le château en 1429 et que Charles VIII y réside en 1486. Mais les faits marquants ne se révèlent pas tous guerriers : parfois même ils apparaissent comme un juste retour des choses après les ravages des combats ; ainsi, Odard Hennequin restaure le château (1510) et fait édifier le superbe colombier qui est, aujourd'hui encore, un sujet de fierté pour la ville, René Benoist, près d'un siècle plus tard, l'érige à nouveau en forteresse (1601) et René de Breslay crée une mission avec saint Vincent de Paul dans son diocèse (1641). Avec la Révolution et l'extinction de la seigneurie, l'histoire de Saint-Lyé perdra de son lustre, mais l'intérêt manifesté pour la cité et son patrimoine architectural demeurera toujours aussi vif.
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